Aussi connu sous le nom de darknet, le dark web (« web sombre » en anglais) est un Internet parallèle.

Ses contenus ne sont pas accessibles via les moteurs de recherche courants tels que Google, Bing, Qwant, DuckDuckGo, etc.

Le dark web, en effet, ne fonctionne pas avec un serveur central mais grâce à des réseaux peer to peer (P2P ou « pair à pair » dans la langue de Bernard Pivot) avec des adresses IP masquées, qui permettent à plusieurs ordinateurs de communiquer directement entre eux. Ce même procédé, l’anonymat souvent en moins, que vous utilisiez encore il y a une dizaine d’années pour télécharger illégalement l’intégrale de Muse, puis vous avez grandi, vos goûts ont changé et surtout vous vous êtes pris un abonnement Spotify ou Deezer.

Les réseaux (Tor, I2P ou Freelance) sont organisés en nœuds, des couches chiffrées successives, à l’image d’un oignon, pour rendre quasi-impossible le traçage des internautes. Et les données de communication circulent aléatoirement à travers ces nœuds répartis partout dans le monde.

Des outils complémentaires permettent de changer régulièrement l’adresse IP de l’internaute et ses données de géolocalisation, toujours dans un souci de préserver l’anonymat de l’utilisateur.


Y a-t-il une différence entre le dark web et le deep web ?

Souvent confondus, le dark web et le deep web ne désignent pourtant pas exactement la même chose. Le deep web demeure donc un mystère pour beaucoup, alors qu’il réunit environ 95% des contenus d’Internet.
 
Le deep web (le web profond et invisible) regroupe des contenus non indexés par les moteurs de recherche ou qui nécessitent un nombre de clics conséquents pour y accéder. Il s’agit de pages invisibles car peu intéressantes et qui restent très loin dans les résultats de recherche. Mais il peut également s’agir d’un choix de certains propriétaires de contenus de ne pas les référencer sur des moteurs de recherche. Ainsi pour accéder à leurs pages, il faut en connaître au préalable l’URL et/ou y accéder avec un mot de passe.

Parmi ces contenus, on retrouve notamment des documents présents sur des serveurs d’entreprises, les clouds personnels, votre espace personnel sur le site de votre banque, etc. De fait, ils ne sont pas inaccessibles mais cachés.

Ainsi, si on peut considérer que le deep web englobe le darknet, les deux termes ne sont pas synonymes.

Comment accéder au dark web ?

Il n’y a rien d’illégal à naviguer sur les eaux sombres du darknet, à part si vous souhaitez vous procurer de la MD ou une kalachnikov.

Tor vous permet de naviguer anonymement sur le web référencé, mais aussi d’accéder aux sites en .onion. Il vous faudra utiliser une version de Firefox paramétrée pour Tor, Tor Browser ou Tails. Mais il est aussi possible d’accéder au dark web via I2P (Invisible Internet Project) et Freenet.

Une fois les outils maîtrisés, il ne reste plus qu’à accéder à des sites visibles uniquement sur le dark web et c’est sans doute la partie la plus difficile. Car comme indiqué plus tôt, ils sont cachés. Vous devez donc soit connaître au préalable les URL, consulter des annuaires collaboratifs ou des moteurs de recherche spécifiques.

La société française Aleph Networks a annoncé au mois de décembre dernier son intention d’indexer tout le dark web pour le rendre plus accessible, même si pour le moment son activité se destine essentiellement aux milieux militaires et juridiques.

Les utilisateurs du dark web ont des profils différents. Il y a ceux qui ne veulent pas rendre leurs données accessibles aux Gafa (Google, Facebook, Twitter, Amazon…). Il est également utilisé professionnellement par des criminels et des délinquants, des dissidents politiques, des lanceurs d’alerte (comme Edward Snowden) pour communiquer avec les médias, des journalistes d’investigation (The New Yorker ou The Guardian ont créé un SecureDrop sur Tor pour communiquer avec les lanceurs d’alerte et recevoir des documents) et les enquêteurs, bien sûr.

Le dark web, un Internet non surveillé ?

Des outils permettent de garantir un quasi-anonymat des internautes et des adresses IP. Mais dans les faits, des services de renseignement étatiques, notamment français et américains, et des hackers sont parvenus plusieurs fois à pénétrer Tor.

Les autorités ne sont donc pas totalement démunis face au dark web. Ces milieux peuvent notamment être infiltrés par des enquêteurs en vue de démanteler des trafics de drogue, d’armes, d’organes humains, des réseaux pédopornographiques, retrouver des tueurs à gage, etc.

Il y a d’ailleurs déjà eu plusieurs arrestations de personnes oeuvrant sur le dark web. La plus retentissante ? Celle de Ross Ulbricht, fondateur de Silk Road, un marché noir considéré au début des années 2010 comme l’eBay de la drogue. En mai 2015, ce Texan a été condamné à de la prison à perpétuité pour trafic de stupéfiant et blanchiment d’argent.

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